Cercle Zetetique

Quelques principes de Zététique

Dossier réalisé par Patrick Berger et Nicolas Vivant.

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Voici quelques principes de zététique qu´il est bon d´avoir à l´esprit lorsque l´on est confronté à un phénomène mystérieux afin de ne pas se faire manipuler par autrui... ou par soi-même.

« Lorsque le sage montre la lune, la zététique garde toujours un œil sur le doigt » - Proverbe zététique



I. Le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance.

Certaines de nos croyances, bien que nous procurant un certain bien être, sont avant tout des obstacles à la connaissance et peuvent parfois se révéler néfastes pour nos libertés (ex : adhérer à une secte, se ruiner pour consulter un voyant).
Ainsi, lors d´une séance de spiritisme, il est toujours bon de se demander : « Esprit (critique)... Es-tu là ? »



II. Inexpliqué n´est pas inexplicable.

Tout comme un OVNI n´est pas un objet volant non identifiABLE, de nombreux phénomènes qui nous semblent étranges ne sont pas aussi rares ni aussi incompréhensibles que nous voulons bien le croire.
Une absence d´explication pour un phénomène n´est jamais la preuve de son caractère surnaturel mais seulement de notre incompétence à le comprendre.
Ainsi, on peut ignorer l´existence des siphons souterrains et pour autant se garder de croire à la présence d´esprits frappeurs dans une maison riche en bruits.



III. La charge de la preuve revient à celui qui l´affirme.

Il est logiquement impossible de démontrer l´inexistence d´un phénomène.
Aussi, c´est naturellement à celui qui affirme l´existence d´un phénomène inconnu d´en apporter la preuve.
À la question « Pourquoi ne croyez-vous pas aux fantômes ? », il faut donc d´abord demander : « Et vous, pourquoi y croyez-vous ? »



IV. Une allégation extraordinaire nécessite une preuve plus qu´ordinaire.

En effet, plus des affirmations sortent du cadre connu, plus elles doivent s´appuyer sur des informations solides et des vérifications poussées pour être crédibles.
Pour prouver l´existence d´un « Yéti » on ne peut donc se satisfaire d´une photo et d´une trace dans la neige...



V. L´origine de l´information est fondamentale.

Qui ne s´est jamais retrouvé à défendre une information qui s´est révélée fausse ?
Le doute sur la validité d´une information est essentiel tant que la source et le contenu originel de celle-ci ne sont pas connus.
« D´où vient l´information ? » et « Qui la rapporte ? » sont deux questions à se poser si l´on veut éviter de spéculer sur du vent.



VI. Quantité de preuves n´est pas qualité de la preuve.

Ainsi, une phrase répétée 1000 fois n´en devient pas vraie pour autant.
Et plusieurs milliers de personnes peuvent confondre un ballon sonde avec une soucoupe volante sans que, pour autant, des extraterrestres ne soient venus nous visiter.
Une expérimentation concluante est toujours bien plus valable que des milliers d´indices non vérifiés.



VII. La cohérence n´est pas une preuve.

Une théorie qui ne se contredit pas elle-même ne gagne pas pour autant en validité.
Pour cohérentes et passionnantes qu´elles soient, la théorie du complot (cf. JFK, X-Files...) ou les théories de science-fiction (Matrix, la Guerre des Étoiles...) n´en deviennent pas plus scientifiques ni plus vraies.



VIII. Les croyances créent des illusions.

Notre culture, nos émotions, nos envies, en un mot notre subjectivité, modifient grandement notre perception des évènements.
On se souvient souvent de ce qu´on a bien voulu voir et non de ce qu´il y avait à voir ou pas.
Voilà pourquoi il n´y a guère que sur le Loch Ness que l´on est enclin à confondre des troncs d´arbre flottants avec un monstre.