Cercle Zetetique

Le cas du Dr X : deux ovnis pour un stigmate

par Éric Maillot

Vous pouvez réagir à ce dossier dans son forum en ligne associé.


A l'heure où les ufologues français semblent essentiellement préoccupés par l'étude des quelques cas les plus fantasques de notre casuistique (ceux des ravis ou des contactés étant très à la mode en ces décennies 80-90) et où les débats se polarisent sur la thèse folkloriste ou de celle du zoo intergalactique des cultistes soucoupomanes, il est intéressant de rappeler une autre alternative d'approche ufologique, moins excessive, surtout plus concrète et permettant d'obtenir des résultats tangibles.

Cette démarche consiste à penser économiquement et rationnellement les faits et cas majoritaires qui se présentent à nous, sans chercher aussitôt à créer une nouvelle école de pensée, une nouvelle hypothèse explicative globalisante, bancale ou invérifiable comme les précédentes. Il suffit donc de retrousser ses manches et de chercher à comprendre un maximum de témoignages, au cas par cas, en prenant comme référents les acquis de notre science du XXième siècle. Et bien des choses s'éclairent, s'étayent et permettent d'avancer tranquillement sur des bases solides. Il est vrai qu'il n'y a là guère de place pour «la part du rêve» ou la «notoriété médiatique», moteurs de bien des ufologues et de l'ufologie. Cette démarche est laborieuse et peu pratiquée, mais elle est efficace quand elle est menée à terme.

Comme un exemple vaut mieux qu'un long discours, examinons ensemble un cas dit «fort» ou «grand classique», comme l'on a coutume de dire dans le milieu. Vous ne trouverez ici qu'un résumé du témoignage pour deux raisons :

  • Vous inciter une relecture nécessaire (*1), à une démarche de recherche d'information et de vérification critique de mes propos.
  • Pour m'éviter de passer des heures à recopier ce qui l'a déjà été par d'autres et profiter de cette économie pour argumenter sur le fond et l'origine de l'observation.

Parlons donc des ovnis jumeaux qu'un certain «docteur X» observa durant la deuxième partie d'une nuit du mois de novembre 1968. N'ayant pas vu de bulletin officiel, nous présumerons que la météo était bien, comme le dit le témoin, pluvieuse avant et venteuse pendant (ce qui paraît en contradiction avec la présence d'un brouillard dans la vallée en face de lui).

Ce monsieur X, souffrant d'un sommeil léger à cause d'une récente blessure au tibia, est réveillé par les appels de son fils de 14 mois. Il s'occupe de son enfant puis cherche à refermer des volets qui claquent. Il observe alors, en refermant les volets sous une pluie battante, des flashs longs et réguliers qui lui avaient d'abord fait penser à un orage ; idée qu'il exclut n'entendant pas de tonnerre. L'éclairement du paysage lui paraît similaire à une clarté lunaire intermittente. Il n'observe pas la source lumineuse. Il va dans sa cuisine, se désaltère et constate, d'une fenêtre donnant au S/S.E, que la source est bien plus à droite, proche de l'ouest (voir plan en annexe). S'étant placé sur sa terrasse (donnant au S/S.E) alors que la pluie diminue et cesse, il voit sur sa droite deux choses, de forme globale ovale au grand axe horizontal, l'une paraissant un peu plus petite et un peu plus haute que l'autre, d'une couleur blanc argent pour leur moitié supérieure et rouge soleil couchant pour leur partie inférieure. Elles pulsent à l'unisson, se meuvent vers la gauche en augmentant de taille, pivotent, se resserrent. Et là, singulièrement dans les annales ufologiques, ces ovales vont s'interpénétrer latéralement. L'ovni unifié devient énorme.

Faisons la pause. L'idée, banale et plus réaliste, d'un objet occultant l'autre n'aurait pas aidé à faire un grand classique. Certaines touches d'étrangeté, ajoutées par le témoin ou l'enquêteur, de manière inconsciente ou volontaire, sont indispensables pour accéder à la postérité. On préféra donc imaginer que l'impensable était possible. On ne voulut pas se faire remarquer en suggérant une idée plus prosaïque mais combien plus... louche : le témoin avait vu double ou n'avait pas "les yeux en face des trous". On appelle cela de la diplopie. Ce symptôme est associé soit à une atteinte des muscles de l'oeil, soit à leur commande nerveuse ou soit à une lésion du cristallin.

Avec un peu de curiosité, juste pour comprendre un peu mieux son oeil avant de prétendre comprendre des hypothétiques ovnis, il est alors possible de prendre un petit dictionnaire médical et de chercher quelques précisions sur nous-même. Ce faisant, nous découvrons alors que des paralysies, associées ou isolées, des muscles oculomoteurs s'observent dans les cas d'intoxication (ou suite à une anesthésie générale pour l'auteur) et dans les hémiplégies. Dans ce dernier cas, aux difficultés d'accomodation de la vision peuvent s'ajouter une chute de paupière sur un oeil et les yeux ne se suivent pas dans leur mouvement ou direction de regard (strabisme momentané).

A ce stade, amusons nous un peu ensemble à un petit exercice :

Derrière une fenêtre (c'est utile pour vous seulement qui avez une bonne vue), regardez un lampadaire éclairant votre rue (à 50m). Rien d'anormal. Maintenant fermez à demi une paupière. Vous verrez alors apparaître, vous aussi, des «antennes» lumineuses pointues et un faisceau lumineux venir soudain vers vous! Ensuite, toujours en clignant légèrement d'un oeil, regardez la vitre de votre fenêtre tout en prêtant attention au lampadaire. De cette manière vous vous trouverez en situation pour perturber votre accomodation spontanée. Alors vous verrez quelque chose de très proche de ce qu'a vu le Dr X. Le lampadaire se dédouble. Voilà, vous aussi venez de vivre l'observation deux ovnis à antennes qui finiront pas fusionner quand vous en aurez marre de forcer sur vos muscles oculaires. Comme de fil en aiguille l'on comprend en apprenant à apprendre!

On est bien loin des grandes théories ou des discussions sur le sexe des E.T. Et si près de la réalité. Trop peut-être...

Le témoin était atteint d'une hémiparésie droite, consécutive à une blessure de guerre ayant provoqué un hématome sub-dural dans la région occipitale gauche avec possibilité de fracture suivi d'un coma de 21 jours. Nous prêterons ici une petite attention aux rumeurs qui courent sur les capacités médicales des personnels militaires et une plus grande au fait que la zone occipitale, principalement, est celle qui gère la vision.

L'hémiplégie du Dr X se guérit miraculeusement peu après son observation d'ovni. Il était, et reste encore, de bon ton d'imaginer que cet effet est celui de la bonté des intelligences qui piloteraient ces deux hologrammes spatio-temporels matérialisés pour une brève mission dont les buts nous échappent (J'y croirais presque si je continuais cette envolée délirante style S.F).

Il est nettement moins bien vu d'envisager qu'une telle hémiplégie puisse avoir pour origine une personnalité hystérique. Mot qui fait hérisser les cheveux de beaucoup de bons croyants à qui je suggère de s'attendre à d'autres émotions fortes avec ce qui suit. Divers indices étayent sérieusement cette piste ouverte par Aimé Michel (loin d'être un sceptique) :

  • Ce type choc de guerre est bien connu comme déclencheur de névrose post-traumatiques ou d'hystérie. Un autre choc (physique et/ou psychologique) est aussi capable dans ce cas de guérir l'hémiparésie associée, symptôme dit de conversion.
  • L'épisode amnésique après le choc de l'observation est connu en psychiatrie.
  • De la part du Dr X, le fait de noter scrupuleusement, sur un petit carnet, les détails de son observation pourrait se comprendre aisément s'il était formé ou préparé à l'enquête ufologique et à ce type d'évènement ou encore s'il était journaliste. Or son témoignage ne laisse pas transparaître cette influence ufologique et sa profession de chirurgien dentiste n'explique pas cette réaction. De même l'attitude de Mme X, qui note elle aussi les propos que son mari tient durant le sommeil a de quoi surprendre. Sauf si l'on admet des troubles de la mémoire chez le Dr X avant son observation et un suivi médical avec collaboration de Mme X chargée de surveiller des rêves-délires de son époux (*2).
  • Diverses personnalités hystériques et paralytiques ont déjà eu des guérisons, spontanées et miraculeuses, du même accabit. D'où le si grand scepticisme de la commission médicale (et de l'église) devant les trop nombreux miraculés de Lourdes.
  • Des personnages, classés Saints, sont des portraits d'hystériques mystiques spécialisés dans les stigmates à thème chrétien (couronne d'épine, plaies de la crucifiction,...(*3)) . Chez le Dr X, c'est un triangle rouge avec un nombril au milieu. Quoi de mystique là-dedans? Il paraîtrait qu'il aurait eu quelque attirance pour la franc-maçonnerie qui a pour symbole un triangle avec un oeil au milieu (représentant la puissance divine). Ce n'est sûrement pas qu'une coïncidence. Son récit d'un rêve du 13/14 novembre, antérieur au stigmate, associant un ovni à un triangle non plus.Mais plus surprenant encore est le fait que ce triangle rouge puisse être une réminiscence du traumatisme subi durant la guerre d'Algérie. En 1958, un dossard avec un gros triangle rouge pointe en haut (sur fond blanc) était porté par des troupes françaises pour être reconnues et ne pas être mitraillées par l'aviation.

    Le dossard a triangle

Ce symbole de l'insécurité venant du ciel n'était-il pas doublement angoissant parce qu'aussi très visible d'un tireur ennemi? Que l'on aimerait en savoir plus sur le vécu du Dr X en Algérie et sur les idées fixes qui le hantent encore ensuite lors de ses visites médicales de contrôle.

Dossier medical du Dr X

On retrouve bien dans les névroses et l'hystérie des similitudes avec les détails qui furent publiés sur la personnalité et les attitudes de ce docteur anonyme qui aime pourtant bien faire parler de lui. A un point tel qu'on se demande s'il n'a pas fait un peu trop de démonstrations de nombrilisme médiatique pour un honnête homme discret. Ce d'autant plus qu'il refusa qu'un dermatologue, tenu au secret, transmette son cas à l'académie de médecine (ou des sciences).

L'argument pour éliminer l'hystérie serait qu'un enfant (son fils) ne pourrait pas, à 18 mois, être hystérique et manifester les mêmes stigmates que son père. Je veux bien, n'ayant pas d'arguments contre, en convenir. Mais encore une fois la façon de formuler les faits et l'argument est ici importante car pernicieuse. A ma connaissance, nul n'a attesté avoir vu ce triangle sur son fils en dehors du Dr X dans ses récits. Face a un tel phénomène pourquoi n'a-t-il pas pris quelques photos du ventre de son bambin prodige comme il le fit avec lui-même? Il y en bien une mais ce n'est pas un triangle! Nous en reparlerons plus loin.

Le fils du Dr X

Même A.Michel, qui dit avoir entendu une conversation téléphonique entre la grand-mère et le Dr X rendant ce fait crédible, ne dit nulle part l'avoir constaté de visu. Cette troublante écoute de conversation (*2) est probablement provoquée par X dans le but de se créer un alibi (par le biais de la grand mère probablement inquiéte d'irritations banales chez l'enfant), devinant que, devant de tels arguments, pas un enquêteur n'oserait aller vérifier auprès des personnes concernées par crainte d'outre-cuidance envers ce témoin (ami de surcroît) qui acceptait d'être approché.

Un subtil piège psychologique dans lequel se trouve pris l'enquêteur qui ne demande qu'à être émerveillé, pour à son tour émerveiller les autres. A.Michel s'était pourtant rendu compte que diverses preuves que lui apportait le Dr X sur ses expériences paranormales (ex : lévitation) sentaient le faux alibi infantile, la manipulation et la mise en scène théâtrale (caractéristique de l'hystérie). Mais il crut bon d'y trouver une autre intelligence que celle de son témoin. Mme X ne se résigna pourtant à croire son mari qu'après une longue période de doute sur sa sincérité et probablement surtout pour sauver son équilibre et celui de son foyer. (*2)

Il est alors possible de penser que, soit dès le début de l'enquête d'A. Michel soit à l'occasion de ses "stigmate-party" anniversaires durant lesquelles il s'entourait d'un petit cercle de spectateurs choisis, le Dr X ait eu recours à des onctions localisées de produits qui ont le pouvoir de faire un érythème avec un certain décalage dans le temps (de la gaze en triangle et du sparaplaie, le tour est joué). La panoplie est large, allant du décape-four au trichloréthylène en passant par des anesthésiques locaux aux effets similaires connus, surtout lorsque l'on a suivi, comme le Dr X, quelques études de biologie/médecine. Les thermographies de son ventre que nous connaissons n'excluent en rien ce type de procédé puisque les conditions des examens thermographiques et le protocole préalable de surveillance (dont l'existence est improbable) du Dr X ne sont pas précisés.

Une autre hypothèse explicative des effets allégués serait donc envisageable : celle de la supercherie organisée sur fond de maladie mentale. Notons à ce propos deux détails:

  • C'est suite à une question très suggestive d'A.Michel que le triangle apparaîtra le soir de la première date anniversaire. On peut y voir une confirmation de trucage à la demande, tout autant qu'une auto-suggestion du Dr X pour se valoriser au yeux d'A.Michel dans un cadre hystérique.
  • La photo du nombril du bambin est cohérente avec une supercherie faisant usage de sparadrap pour limiter un érythème provoqué artificiellement.

Quoi qu'il en soit, tout ceci relève de la psychiatrie. Vous en aurez largement confirmation en lisant dans la collection Abrégés, "Psychiatrie de l'adulte" par Th.Lemperière &... aux éditions Masson. Un excellent ouvrage à 120f pour le profane ou l' ufologue qui veut vraiment comprendre:

  • Chap 8 : l'hystérie p97_111
  • Chap 10 : la névrose traumatique p117_121
  • Chap 27 : les complications psychiques des traumatismes crâniens, p325 à 327 avec notamment l'hématome sub-dural!

Après cette nécessaire et instructive incursion dans le psychologique et le médical, revenons-en maintenant à ce qui me semble le plus important dans toute approche du phénomène ovni, le stimulus physique déclencheur. Sans ce support, il n'y a pas de méprise, pas de transformation ou de déformation ni de reconstruction de la réalité (involontaire ou volontaire) et pas d'ovni non plus (au sens strict du terme d'objet). Sans identification du stimulus original, il n'y a que supputation et conjectures. Trop de passionnés de rhétorique théorique paraîssent oublier cela actuellement.

A ma grande joie parce qu'au grand dépit de ceux qui me prennent pour un obsédé lunaire, (ils se reconnaîtront) depuis que j'ai voulu vérifier si l'on pouvait identifier et étudier un objet connu comme la lune dans des récits dits d'ovnis avant de prétendre, comme eux d'emblée, reconnaître les vrais ovnis, voici un fait avec lequel il faudra aussi désormais compter dans ce "classique cas fort" :

La lune était présente, à l'heure de l'observation et pour ce lieu confidentiel (mais connu), ovoïde et presque pleine donc fort lumineuse, dans l'azimut 268°N (donc à l'ouest!), à une hauteur de 3° au dessus de l'horizon.

Ephemerides de la Lune ce soir-la

Comme trop peu le savent, ou pire, le considèrent, dans ces circonstances la lune prend des colorations orange rougeâtre parfois partielles, varie rapidement de luminosité au gré d'un vent fort et de nuages qui la masquent fugitivement, donnant les «flashs longs» observés par le Dr X, éclaire le paysage (proche ou lointain) de manière elle aussi variable, et paraît devenir énorme. Enfin, se couchant, vers 04h16 HL ce 2 novembre, elle donne l'illusion de perceptive de pivoter, de basculer, de filer au loin ne laissant plus qu'un trait ou point lumineux auquel succède une clarté persistante éclairant encore les nuages pour quelques minutes.

Rien de surprenant à ce que le Dr X, ayant eu un sommeil difficile et douloureux, ayant absorbé des antalgiques et sédatifs, insomniaque ou/et mal réveillé, atteint de diplopie passagère, se soit mépris et dès lors soit sincèrement convaincu d'avoir vécu une expérience extra-ordinaire avec des ovnis.

Plan des lieux

Et les bruits?! Peut être bien ceux d'un orage qui s'éloigne ou simplement le claquement des volets mal interprété dans un instant de fascination. Et les «séries de traits noirs» ?! Peut-être ne doit-on voir là qu'un effet des cils de la paupière du témoin éventuellement ajouté à celui de quelques gouttelettes de pluie s'y accrochant...

Pourquoi l'ovni est-il vu allant vers la gauche et non à droite?

On ne peut exclure une erreur de témoignage, des mouvements oculaires trompeurs ou une illusion due au mouvement vers la droite de nuages, voire une simple fabulation pour rester crédible envers l'enquêteur, Aimé Michel, qui devient insistant ou un peu sceptique.

Une certitude subsiste, c'est encore la lune qui s'impose comme déclencheur essentiel de l'affaire. Lisez donc, parmi les travaux de l'auteur, le listing ovni-lune de la SERPAN ou l'étude statistique très détaillée de 200 observations classiques d'ovnis (extraites des revues et livres ufologiques français) qui sont des méprises avec la lune. Vous y trouverez des caractéristiques et des scénarii communs à celui du Dr X et je parie que vous serez stupéfaits d'y trouver certains cas que vous trouviez pourtant incompréhensibles puisque l'on vous les avait présentés comme de mystérieux ovnis.

Pour terminer sur cette affaire nous noterons que l'enfant aurait vu UN ovni rouge et pas deux, d'après les propos qui lui sont prêtés. Une réserve est ici indispensable. Nous ne savons pas où se situe la fenêtre dans la chambre de l'enfant mais elle doit obligatoirement être sur le mur Ouest (vu le plan de la maison!) pour que ses propos soient cohérents. Or la lune étant à l'Ouest, l'enfant serait donc bien situé pour la voir de sa chambre.

Ce détail, une fois vérifié, permettrait alors aussi d'être sûr que l'enfant n'a pas été influencé (par une conversation parentale) comme l'affirme le Dr X. «Pinaillerie!» penseront les crédules; les mots «enquête étayée» n'ayant jamais fait, ou ne faisant plus depuis longtemps, partie de leur vocabulaire ni de leurs occupations.

La plus simple des démarches pour chercher à comprendre n'est-elle pas celle de l'économie et de la raison basée sur ce que nous sommes sensés savoir et connaître? En se mettant "dans la peau" du témoin, en reconstituant le plus fidèlement son environnement physique, en se documentant un peu sur divers sujets extra-ufologiques, la solution s'impose très souvent à celui qui la cherche vraiment. Lorsque l'enquête est suffisamment documentée, comme celle d'Aimé Michel (25pages), il n'est pas vraiment nécessaire de retourner sur les lieux pour comprendre, expliquer et être crédible.

Le pélerinage aux sources, lui aussi très en vogue, comme moyen d'obtenir la révélation est un mythe ufologique trop ridiculement cultivé et qu'il faut aussi casser. Ne serait-ce que pour inciter les "enquêteurs" à bien faire leur travail et les "chercheurs" à bien faire le leur (si possible en collaboration les uns avec les autres).

A part ça, quoi de neuf chers docteurs ès ufologie sur l'implant de Mister Richard Price? Et le rapt de Linda Napolitano? Et sur cette grande idée d'un «folklore en train de se faire»? Plus sérieusement, dites moi donc plutôt :

  • Où étiez-vous partis, ces dernières décennies, pour n'avoir pas su ou désiré trouver (voire oser donner) d'explication à ce cas sur lequel vous avez penché votre docte regard et peut-être exercé vos belles thèses?
  • Où est le folklore, où sont les Petits gris dans ce cas ou ceux de Cussac, de Valensole, de Poncey/L'Ignon, de Jabreilles-les-Bordes, de Trans-en-Provence, de Le Peux, de Bertre,... ?

N'est-il pas temps pour vous d'ouvrir vraiment les yeux sur les plus gros morceaux de l'ufologie au lieu de vous enfuir ainsi quasi-systématiquement (c'est ce qui me désole le plus dans vos propos parfois passionnants) vers la frange, les extrêmes ou l'étranger pour paraître des spécialistes chez vous?

En espérant voir revenir tous ceux qui se prétendent ou présentent dans les médias comme des spécialistes de l'ufologie (pro extraterrestre; folkloriste; sociologue;...) à des attitudes plus réalistes et fructueuses, le «débunker réductionniste de fauteuil» pour les uns ou «le trublion amateur touche à tout» pour les autres, vous salue bien, messieurs les faiseurs d'ovnis ou promoteurs de théories ufologiques de tous accabits.

Eric Maillot,
A Monthermé, le 26/04/1993

A la mémoire de l'enquêteur Aimé Michel qui n'aurait peut-être pas consulté des astronomes professionnels en vain...


Notes

  1. Inforespace N°26, mars 1976, p 8 à 13.
    • Premier dossier des rencontres rapprochées en France, M. Figuet, p 306 à 314.
    • Dossier d'enquête d'A. Michel (via GRU et OURANOS).
    • Le Monde Inconnu N°58, février 1985, p 36 à 42.
  2. Détails bien relatés dans l'enquête d'Aimé Michel.
  3. On peut se demander si cette affaire n'a pas amené A. Michel à écrire "Métanoïa", consacré aux mystiques et aux stigmatisés.